Symposium Nature, Climat et Genre Jour 1 : Ancrer dans la justice et l'action

Discours d'ouverture : Recadrer la nature et les droits
Intervenants :
- Verónica Ruiz (UICN)
- Rose Washington (UICN)
- Stewart Maginnis (UICN)
- Lucy Mulenkei (Réseau d'information autochtone ; IIN Réseau des femmes autochtones pour la biodiversité – IWBN ; Forum autochtone international sur la biodiversité – IIFB)
Le Symposium Nature, Climat et Genre 2025 s'est ouvert sur un appel à l'action convaincant : les solutions fondées sur la nature (SfN) doivent être centrées à la fois sur les écosystèmes et sur les droits humains. Les intervenants principaux ont souligné que le genre n'est pas seulement une question féminine, mais une préoccupation sociétale, qui inclut les hommes, les femmes, les jeunes et les aînés.
Une attention particulière a été accordée au rôle des peuples autochtones, et plus particulièrement des femmes, qui contribuent depuis longtemps à la gestion environnementale et aux processus politiques. Les intervenants ont souligné la nécessité de relier les questions de genre, les savoirs communautaires et l'action climatique afin de garantir que les expériences vécues éclairent la prise de décision à tous les niveaux.
Session 1 : Au-delà du « vert » – Une vision fondée sur la justice pour le climat et la nature
Intervenants :
- Ali Raza Rizvi (UICN)
- Sariaka Nantenaina (Renforcement des Capacités des Communautés (C4C) Madagascar)
- Viviana Figueroa (Forum international autochtone sur la biodiversité – IIFB)
- Barbara Nakangu (WWF)
- Maryruth Belsey Priebe (aXXelerate)
Cette session a exploré la nécessité pour les réponses climatiques d'aller au-delà des objectifs environnementaux et d'intégrer l'équité, le genre et la justice. Les intervenants ont critiqué les approches fragmentées et cloisonnées et ont plaidé en faveur de modèles intégrés qui prennent en compte la complexité des impacts climatiques.
- Les savoirs traditionnels et autochtones, notamment ceux des femmes, restent sous-utilisés dans les politiques nationales malgré les engagements mondiaux. Les participants ont souligné que les femmes et les communautés autochtones sont touchées de manière disproportionnée par la perte de biodiversité et le changement climatique, et que pourtant leurs connaissances sont souvent exclues des solutions.
- La mise en œuvre locale reste en retard par rapport aux cadres mondiaux. Dans les quartiers informels, par exemple, les habitants se concentrent sur leur survie quotidienne, souvent déconnectés des programmes politiques. L'appel était clair : concevoir des systèmes qui reflètent les véritables priorités des communautés, et non pas seulement les listes de contrôle des donateurs.
- Les pratiques des donateurs ont été identifiées comme un défi majeur. Les structures de financement qui séparent les actions liées au genre, au climat et à la biodiversité créent des obstacles inutiles. Les intervenants ont appelé à une transition vers un financement flexible et local favorisant une action intégrée et communautaire.
- L’engagement des jeunes était un autre thème fort, avec des exemples comme les clubs scientifiques communautaires combinant les connaissances traditionnelles et la science pour nourrir le leadership et la résilience locale.
Un point important à retenir : urgence et justice ne sont pas incompatibles. Au contraire, la justice renforce les réponses climatiques, et inclure le leadership des femmes dès le départ améliore à la fois l’équité et l’efficacité.
Vidéo: SNB Forêts Guinéennes – Améliorer le leadership des femmes face au changement climatique
Vidéo: Femmes Pro Forêts
Session 2 : Présentation du projet – Climat, genre et droits humains en action
Intervenants
- Carla Manjate (UICN)
- Fabian Wiropranoto (su-re.co)
- Marie-Line Sarrazin (Equitas)
- Thandokuhle Zungu (Alexandra Water Warriors)
- Maryam Selah (Plan International)
- Daniel Alejandro Rodriguez (UICN)
Cette session a présenté un éventail d'initiatives concrètes, menées par les communautés, intégrant la résilience climatique, l'égalité des sexes et les droits humains. Chaque intervenant a présenté des expériences concrètes issues de sa région respective, démontrant comment des approches inclusives peuvent conduire à des solutions efficaces et durables.
Fabien Des travaux indonésiens ont été partagés, axés sur l'agroforesterie, les digesteurs de biogaz et les écoles de terrain sur le climat, tous développés en collaboration avec des agriculteurs et des agents de vulgarisation. Les pratiques culturelles et religieuses ont été intégrées aux travaux d'agroforesterie, renforçant ainsi l'appropriation communautaire. Une étape clé consistera à générer des données économiques pour étayer l'argumentaire en faveur de l'adaptation écosystémique (EbA) pilotée par la communauté.
Marie-Line a présenté le projet « Femmes pour les Forêts », qui renforce le leadership des femmes grâce à une approche fondée sur les droits humains. À travers des jeux de rôle, les jeunes femmes ont élaboré des plans d'action locaux sur des questions telles que l'accès à l'eau, tout en développant la solidarité et en organisant des plateformes de plaidoyer collectif.
Thandokuhle a décrit le projet SUNCASA, qui réhabilite les espaces aquatiques urbains dans les zones inondables de Johannesburg, Kigali et Dire Dawa. Grâce à des installations artistiques communautaires réalisées à partir de matériaux de récupération – faisant partie de la série « Créatures de rivière » –, des jeunes et des artistes locaux ont sensibilisé à la biodiversité, à la résilience urbaine et à l'économie circulaire. Les savoirs traditionnels et l'inclusion des femmes étaient au cœur de l'initiative.
Maryam a présenté trois projets interconnectés – restauration des mangroves, culture durable d'algues et gestion forestière locale – tous soutenus par une méthodologie de « Parcours vers la justice de genre ». Cette approche a impliqué les ménages et les communautés dans l'élaboration conjointe de plans visant à lever les obstacles à plusieurs niveaux. L'un des résultats a été l'accession des femmes à de nouveaux rôles dans la gouvernance locale et la modification des normes sociales restrictives.
Daniel Alejandro Des expériences ont été partagées en Équateur, au Guatemala et au Costa Rica, où dix mesures d'AbE ont été mises en œuvre avec des composantes intégrées de genre et de droits humains. Ces mesures comprenaient l'agriculture durable, les banques de semences, la gestion de l'eau et des terres, et des moyens de subsistance basés sur la nature comme l'apiculture et la production de bambou. Les structures de gouvernance locale ont volontairement inclus les femmes, ce qui a permis une plus grande appropriation communautaire, une résilience améliorée et des revenus diversifiés.
De manière générale, les intervenants ont souligné l'importance de stratégies de communication fondées sur les droits, qui permettent à tous les membres de la communauté, en particulier les femmes, d'exprimer leurs priorités et de façonner les solutions. L'implication des femmes et des hommes a contribué à modifier non seulement la dynamique des ménages, mais aussi les systèmes de gouvernance au sens large. Démontrer l'impact et maintenir une communication inclusive ont été soulignés comme essentiels pour maintenir la dynamique et influencer la prise de décision aux échelons supérieurs.
Vidéo: SUNCASA – Genre et inclusion sociale : catalyseurs de l’adaptation au climat urbain en Afrique
Explorez l'enregistrement complet et les diapositives PowerPoint des sessions pour des informations plus approfondies et des recommandations concrètes :
Symposium Nature, Climat et Genre (anglais) – Jour 1
Symposium Nature, Climat et Genre (anglais) – Jour 1
Simposio Naturaleza, Clima y Género (español) – Jour 1
Diapositives PowerPoint du jour 1 (anglais)