Restaurer la nature et la paix menacées par le changement climatique : suivi des bénéfices de l'EbA pour la sécurité humaine au Kenya
Informations sur le projet
Les prairies offrent de nombreux avantages en matière de biodiversité, d'atténuation du changement climatique et de développement socio-économique, notamment la séquestration du carbone dans les sols, l'habitat d'une grande diversité d'espèces animales et végétales, le fourrage pour le bétail et le tourisme. Cependant, ces avantages sont menacés par le changement climatique, car des sécheresses plus intenses et plus fréquentes affectent négativement les ressources en eau, favorisant la prolifération d'espèces ligneuses qui présentent un avantage de survie par rapport aux graminées et la prédominance de graminées moins appétissantes pour le bétail. Ces impacts sont encore aggravés par la dégradation, le surpâturage et la conversion des terres.
Au Kenya, la restauration des prairies a permis d'accroître les revenus des éleveurs et pourrait favoriser la paix et renforcer la sécurité humaine grâce à la réduction des conflits entre humains et entre humains et faune sauvage liés à la disponibilité limitée de l'eau et du fourrage. Ce projet a mené des recherches novatrices afin de recueillir des données probantes sur les interventions d'adaptation fondées sur les écosystèmes, en étudiant si la restauration des prairies peut contribuer au maintien de la paix et de la sécurité humaine dans un contexte de changements climatiques.
Réalisations du projet
1. Génération de preuves solides sur la restauration des prairies et la dynamique des conflits : Quatre enquêtes auprès de 1 567 ménages ont été menées afin de comprendre les liens entre la restauration des prairies et les conflits. Les résultats ont montré que 88,91 % des ménages interrogés ont été confrontés à des conflits entre humains et faune sauvage au moment des entretiens, tandis que 94,61 % d'entre eux ont mis en œuvre des stratégies pour atténuer ces conflits. En revanche, un pourcentage beaucoup plus faible de ménages a connu des conflits sociaux (321 %), mais une forte proportion d'entre eux utilisent des stratégies pour gérer les conflits interhumains (87,04 %).
2. Démonstration du potentiel de réduction des conflits grâce à la restauration des prairies : L'analyse des données a révélé une corrélation négative et significative entre la superficie de prairies restaurées sur chaque site et le nombre de conflits entre humains et faune sauvage, soulignant que le niveau de conflit diminue à mesure que la superficie restaurée augmente. Une corrélation négative et significative a également été observée entre les superficies restaurées et le nombre de conflits sociaux. Bien que l'équipe n'ait pas constaté de diminution des conflits entre humains et faune sauvage au fil du temps, comme prévu, les résultats ont mis en évidence une diminution globale des conflits sociaux, ainsi qu'une réduction du sentiment d'insécurité.
3. Identification des facteurs de stress environnementaux comme moteurs perçus de conflit : Un point commun entre les conflits entre l'homme et la faune sauvage et les conflits sociaux est que les problèmes liés à l'environnement (par exemple, les sécheresses, la rareté de l'eau, la rareté des prairies) sont très largement perçus comme la principale cause des conflits.
Statut du projet
Terminé – 31 décembre 2023
Indicateurs clés
Mis en œuvre par :
Conservation International
(CI)
Conservation International
Pourquoi prendre en compte la résilience climatique et la sensibilité aux conflits dans les plans de gestion et les projets de conservation et de restauration ?

Donatti CI, Moraga-Lewy N, Nyongesa J, Mwanzia M, Edmond J et Fedele G (2025)
La restauration des prairies a un impact sur les relations entre l'homme et la faune sauvage ainsi que sur les conflits sociaux dans les collines de Chyulu, au Kenya.
