Dispositif Asie-Pacifique de réduction des risques et d'assurance fondés sur la nature

Frappées en moyenne par une vingtaine de typhons par an et affectées par de nombreux autres aléas naturels, les Philippines sont le pays le plus exposé aux catastrophes naturelles au monde. Avec 7 600 îles et un littoral de 36 300 km, de nombreuses communautés côtières sont exposées aux ondes de tempête liées aux typhons, comme l'a tragiquement démontré le typhon Haiyan en 2013. Les mangroves peuvent réduire considérablement la hauteur des vagues et donc l'impact des ondes de tempête (tout en offrant de nombreux autres avantages). Pourtant, le pays a perdu près de la moitié de ses forêts de mangroves, et sur les 264 000 hectares restants, moins de 201 hectares sont protégés. Forte de son rôle important dans la réduction des risques de catastrophe (RRC), la Croix-Rouge philippine a reconnu le potentiel des mangroves et a investi dans le reboisement de nombreuses régions du pays. Cependant, déployer de telles initiatives à grande échelle est une tâche ardue : la plupart des financements humanitaires et de RRC sont destinés à des projets de trois ans ou moins, et les financements conventionnels sont généralement trop limités pour mettre en œuvre des programmes à l’échelle des écosystèmes et sur des périodes d’au moins dix ans. Un nouveau modèle de financement des solutions fondées sur la nature (SFN) est nécessaire.

Ce projet vise à protéger et à restaurer les écosystèmes clés qui offrent une réduction des risques de catastrophe et d’autres avantages essentiels tels que la conservation de la biodiversité et le soutien aux moyens de subsistance des communautés vulnérables aux événements extrêmes exacerbés par le changement climatique, en utilisant une approche de financement mixte. En commençant par les Philippines, et en vue d'une extension à l'ensemble de la région, les Sociétés nationales de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge et leurs partenaires développeront un mécanisme d'assurance couvrant à la fois les écosystèmes de mangroves essentiels et l'aide humanitaire. De plus, le projet valorisera les crédits carbone bleu grâce à la restauration à grande échelle des mangroves. Les revenus issus de la vente de ces crédits serviront ensuite, en partie, à couvrir les primes d'assurance.