Au-delà du retour sur investissement : l'argument commercial en faveur de l'inclusion financière pour étendre les solutions EbA aux communautés côtières des Philippines
Informations sur le projet
Les communautés côtières et la pêche artisanale (PA) sont particulièrement vulnérables au changement climatique. L'intégration de l'adaptation écosystémique (AEB) à la PA peut considérablement renforcer la résilience des communautés et améliorer la santé des écosystèmes côtiers. Cependant, pour que les approches AEB soient efficaces, un environnement socio-économique favorable et un financement durable sont essentiels. À travers le modèle MA+R (accès et réserve gérés) de Rare, le projet a développé et piloté un modèle financier reproductible pour les municipalités philippines, qui quantifie les coûts d'une gestion durable des pêches incluant l'AEB. Le projet a également étudié et validé la contribution de l'inclusion financière à la résilience socio-économique et à l'adoption d'approches AEB. Sur la base de ces connaissances, les partenaires du projet ont fourni un renforcement des capacités et une formation ciblés aux dirigeants locaux, leur permettant d'acquérir les compétences nécessaires pour comprendre et articuler les coûts d'une gestion durable des pêches incluant des éléments d'AEB.
Suite à ces échanges, cinq collectivités locales de Siargao ont pris des mesures concrètes pour intégrer les priorités de financement de l'adaptation fondée sur les écosystèmes (AFE) dans leurs prochains processus budgétaires, ouvrant la voie à son adoption lors du prochain cycle budgétaire. Par ailleurs, les collectivités locales partenaires ont élaboré conjointement une stratégie de mise à l'échelle qui recense les principaux déficits d'investissement, les contraintes institutionnelles et le soutien nécessaire à l'intégration du modèle financier du projet dans les cycles budgétaires locaux. Ce document offre une feuille de route pratique aux acteurs nationaux et provinciaux pour étendre la budgétisation structurée des pêches et intégrer l'AFE dans les systèmes de gouvernance locale à travers les Philippines. Après son lancement en mai 2025, des représentants d'entités gouvernementales nationales, notamment le ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales (DILG), le ministère de l'Environnement et des Ressources naturelles (DENR), le règlement d'application de la loi sur le système comptable philippin des écosystèmes et du capital naturel (PENCAS) et le Bureau des pêches et des ressources aquatiques du ministère de l'Agriculture (DA-BFAR), ont manifesté leur intérêt pour l'utilisation du modèle financier et des stratégies de mise à l'échelle au sein de leurs groupes de travail respectifs.
Les principales activités du projet comprenaient :
- Recherche sur l'inclusion financière : En collaboration avec le Centre pour l'inclusion financièreRare a étudié comment l’accès à l’épargne, à l’assurance et au crédit affecte la capacité des pêcheurs artisanaux à résister aux chocs et à rester engagés dans des pratiques de pêche durables. recherche ont constaté que l'inclusion financière joue un rôle direct dans le respect des mesures de conservation, en aidant les pêcheurs à rester en phase avec les Accès géré avec réserves (MA+R) Des règles demeurent, même après des événements extrêmes comme le typhon Odette. L'étude a également mis en lumière des obstacles persistants : le prêt informel peut entraîner la surpêche ; l'assurance publique est souvent sous-utilisée en raison d'un manque de sensibilisation et de confiance ; et les groupes d'épargne, bien qu'efficaces pour développer les connaissances financières, manquent de capitaux pour se protéger contre les chocs importants. Ces conclusions soulignent la nécessité de… produits financiers intégrés qui sont à la fois sensibles au climat et axées sur la conservation.
- Outil budgétaire pour la mise en œuvre de MA+R : Aux côtés du partenaire LévocaRare a développé un modèle financier basé sur Excel pour aider les collectivités locales à chiffrer la mise en œuvre de l'accès géré avec réserves (MA+R). Conformément à la Outil d'évaluation de l'efficacité de la gestion des aires marines protégées (MEAT)L'outil a été testé à l'aide de données réelles de collectivités locales dans cinq municipalités. Les résultats sont frappants : le coût estimé d'une gestion efficace de la gestion des déchets et de la restauration (MA+R) s'élève à 10-12 millions de PHP par an, or la plupart des collectivités locales n'y consacrent que 400 000 PHP annuellement, soit seulement 3 à 41 000 milliards de PHP des besoins. Avec des budgets totaux des collectivités locales allant de 15 à 25 millions de PHP, ce sous-investissement était resté largement invisible jusqu'à ce que l'outil le quantifie.
Réalisations du projet
1. Démontrer le rôle de l’inclusion financière dans le renforcement de la résilience face au changement climatique et à la conservation : Une étude menée en partenariat avec le Center for Financial Inclusion a démontré que les communautés bénéficiant d'une meilleure inclusion financière formelle et d'un accès accru aux fonds ont mieux résisté au passage du typhon Odette. De plus, et surtout, ces communautés n'ont pas eu à rouvrir la zone de pêche, gérée selon le modèle d'accès géré et de réserves (AG+R) mis en œuvre par Rare. Les communautés moins bien intégrées financièrement ont, quant à elles, dû rouvrir la zone de pêche après le typhon, compromettant ainsi des années d'efforts de conservation.
2. Sensibilisation accrue à l’intersection de l’inclusion financière et de l’adaptation des écosystèmes : Cette recherche a été partagée avec plus de 1 000 personnes lors d'un séminaire en direct organisé pendant la Semaine de l'inclusion financière, parrainée par ACCION. Plus de 300 téléchargements ont également été comptabilisés. Cette recherche continue d'apporter des informations et des mesures concrètes à l'intersection de l'adaptation des écosystèmes et de l'inclusion financière.
3. Élaboration d'un modèle financier pour permettre la mise en œuvre de MA+R : Un modèle financier a été élaboré pour les collectivités locales de Siargao afin d'estimer le budget nécessaire à la mise en œuvre de l'approche MA+R. Les données préliminaires montrent que ces collectivités sont gravement sous-financées : environ 3 à 4 000 milliards de roupies du budget requis proviennent de fonds publics, le reste étant financé par des ONG.
4. Catalyse de l'augmentation des investissements publics et de l'adoption des politiques : Les collectivités locales ont pris des mesures officielles pour accroître leurs investissements, notamment par de nouvelles ordonnances et la signature d'engagements. Les agences nationales, dont le DILG, le DENR et le DA-BFAR, ont également manifesté un vif intérêt pour l'intégration du modèle dans les plateformes politiques, telles que les outils de planification locale, les modules de formation et les modèles de gestion des pêches.
5. Adaptation du modèle financier pour la gestion communautaire des pêcheries au Mozambique : Le modèle financier a été adapté au contexte local du Mozambique. Les premiers constats portent sur l'absence de processus budgétaire préalable au sein des conseils locaux de pêche, qui ignoraient le coût de la mise en œuvre de l'approche MA+R et dépendaient uniquement du remboursement gouvernemental des droits de licence de pêche. Le modèle a également été simplifié afin de former et de renforcer les compétences comptables des conseils locaux de pêche, responsables de la protection et de la gestion de leurs pêcheries côtières.
Statut du projet
Terminé – 30 juin 2025
Indicateurs clés
Mis en œuvre par :
Rare, avec Action Internationale & Lévoca

Rare et Accion
L'inclusion financière pour soutenir l'adaptation de la pêche artisanale aux EbA aux Philippines
